À l’heure où le quotidien de chaque parent ressemble de plus en plus à un parcours du combattant.

Où chaque matin, on se lève, ne sachant pas si on pourra déposer notre enfant à l’école ni pour combien de temps, avant la réception d’un mail redouté de la direction.

À l’heure où votre petite dernière ne demande plus si « maman est au travail », mais si elle est à la « pharma » !

On vous livre quelques conseils pour parvenir à rassurer nos enfants et à survivre à ce quotidien qui nous demande de jongler en permanence et de « tricoter » sans cesse.

 

 

Comment rassurer nos enfants dans cette période ou même l’organisation d’un anniversaire devient un casse-tête ? 

« Tu es certain de vouloir inviter Quentin ? Il ne mange pas à la cantine avec Hugo, qui est cas contact de Pierre ? »

L’important est de « parler vrai » aux enfants. Rien ne sert de leur dire « Ne t’inquiète pas » si l’on est soi-même totalement anxieux. Les enfants restent calmes et sereins si les parents le sont. Il faut donc prendre soin de soi en tant que parent, repérer ses propres pensées anxiogènes, les accueillir puis revenir à des données plus rassurantes (des données chiffrées, des annonces fiables (si si ça existe !)… et couper les médias qui alimentent l’angoisse.

 

Petite astuce, si l’anxiété est trop forte et s’invite sans prévenir, donnez-lui rendez-vous pendant 10 mn par jour. Pourquoi ? Car on cherche souvent à se tranquilliser et se rassurer sans que cela fonctionne. L’approche systémique de Palo Alto propose de faire l’inverse. Plutôt que de tenter de se tranquilliser, c’est en convoquant votre anxiété et en lui faisant face sur une courte durée que vous parviendrez à vous en défaire. Laissez libre cours à ce que votre anxiété a à vous dire de catastrophique, apocalyptique, d’affreux, d’épouvantable… puis congédiez-là. Vous lui avez laissé le temps de s’exprimer, elle pourra revenir demain seulement.

 

Comment gérer l’incertitude vis-à-vis de nos enfants ? 

« Maman, quand est-ce qu’il part le virus ? »

Il faut dire ce que l’on sait jusque-là, et surtout les rassurer :

« Pour le moment, on ne le sait pas. Mais les scientifiques travaillent là-dessus. C’est leur métier de repérer les virus et de chercher à les supprimer ou à créer des médicaments pour qu’ils soient moins dangereux. Et puis notre corps est super car quand il attrape un virus, tous les petits soldats du corps se mettent en place pour se défendre et fabriquent des anticorps ».

En tant que parents nous sommes leur ancrage de réassurance.

En fonction de la situation, on peut aussi choisir de ne pas tout dire. Ne pas aller dans les détails et pourquoi pas même adopter le « mensonge thérapeutique » si nécessaire.

 

 

Comment les aider à gérer leurs émotions ?

Cas d’école : mon enfant hurle dès que l’on s’approche de son nez ? Comment désamorcer la crise ?

Si face à votre arrivée (et celle de Madame Culpabilité), vous voyez votre enfant se pincer le nez, c’est qu’il n’est pas en sécurité.

Demandez-lui alors de mettre des mots sur sa peur : « Qu’est-ce qui te fait peur ? Où est ta peur ? »

Pour finalement changer la représentation de ce « nouveau rituel », certes invasif mais sur lequel il peut prendre la main :

A quoi te fait penser ce petit bâton ? C’est toi qui dis quand on démarre. »

Qu’il ne se sente jamais contraint et forcé #labase

 

 

Comment parvenir à leur apporter de la gaieté et de la légèreté ?

En évitant de parler de tout cela à toutes les sauces. Entre l’école, les discussions avec les autres parents d’élèves, les grands-parents… les enfants sont noyés dans un flot d’informations pas toujours sympathique.

On n’oublie donc pas de vivre notre vie en famille aussi (on fait des gâteaux, des crêpes), d’échanger sur d’autres sujets comme les vacances, de réfléchir à notre vision board (dessiner, découper, coller tout ce que vous imaginez pour vos prochaines vacances, votre prochaine maison, votre super projet en famille…)

Remettre les sujets anxiogènes à leur place et contrebalancer avec des choses positives et qui font du bien !

 

 

Comment continuer à garder une communication bienveillante avec son conjoint dans une période où (quasi) tout n’est que logistique ?

« Je vais à la pharmacie cette fois mais tu feras les tests à J+2 et J+4 ? »

« Ok ! Mais tu feras la prochaine boucle ».

Prendre du temps à deux (pour autre chose que d’aller au labo), ne serait-ce que le temps d’un petit café, pour s’offrir une petite pause et un temps d’échange à deux.

Choisir (ou en tout cas essayer) de ne pas se laisser envahir.

Avec des gestes simples mais qui peuvent sauver ce qui vous reste d’intimité : mettre le groupe what’s app des trois classes de vos enfants en « mute » pour la soirée et privilégier votre soirée ciné.

 

 

Comment garder l’énergie alors que notre puits est à sec ?

Si petits et grands, on peut être fatigués voire même épuisés de ce quotidien aux mille rebondissements, essayons de nous ancrer sur ce que l’on sait et ce que l’on est…en famille. Plus que jamais on a besoin de repères et de capitaliser sur nos forces :

Quels sont les super pouvoirs de notre famille ?

? Quelle est la qualité que nous pouvons reconnaître chez chaque membre de la famille ? L’humour ? La serviabilité? L’engagement ? L’esprit de compétition et de dépassement ?

Que l’on puisse reconnaître une identité familiale liée aux qualités, aux talents et aux valeurs.

Prenez le temps de faire un brainstorming en famille. Laissez les enfants exprimer ce qu’ils pensent, ce sont de bons observateurs qui ont souvent des analyses très pertinentes et de bons jugements. Et trouvez ainsi la valeur de votre famille.

Vous pouvez ensuite inventer le blason ou le totem de votre famille, de la

manière dont vous le souhaitez, et chacun viendra y mettre sa touche personnelle.

Même créer votre mantra familial !

(extrait de J’élève mon enfant du mieux que je peux… et c’est déjà bien ! Isabelle Pailleau. Éditions Eyrolles)