Véronique, professeur des écoles devenue Psychopédagogue

Vous avez été professeur des écoles pendant 12 ans avant de démissionner avec IDV. Quel a été l’élément déclencheur de votre envie d’évoluer professionnellement ?
J’ai été professeur des écoles pendant 28 ans. J’ai démissionné en septembre 2018, et j’ai demandé l’IDV que j’ai obtenue. Il y  a plusieurs éléments déclencheurs. Cela faisait 12 ans que j’étais dans la même école en classe de CP/CE1 effectif allant jusqu’à 28 élèves certaines années;

Formation : Pendant ses dernières années j’ai cherché à me former pour aider au mieux mes élèves. Mais je n’ai pas trouvé de formation percutante au sein  de l’Education Nationale.  Je me suis donc formée à l’extérieur pendant mes vacances. J’ai demandé une aide financière (DIF) qui m’a été refusée. L’année précédente j’avais postulé pour faire un master en sciences du langage… non retenue non plus (9 enseignants sur l’académie avaient été retenues).

Liberté de temps : Un autre élément a été l’impossibilité pour moi d’être disponible auprès d’un proche malade, je n’allais  pas être en congé de maladie alors que j’aurais été très peu remplacée (car manque de remplaçants) et laisser mes élèves de CP m’était difficile. Le congé de maladie ne servant pas à ça. Je ne me sentais pas libre et tiraillée par la sacro sainte « conscience professionnelle »

Fatigue : A 50 ans, je commençais à être très fatiguée de mes journées, jamais détendue. Un groupe de petits toujours en demande me demandait beaucoup d’énergie, et autour de moi les écoles qui avaient quelques cours simples n’avaient jamais de poste disponible au mouvement. ( poste réservé aux professeurs en formation)

Perspective : Aucune perspective ne m’était proposée sinon de rester dans ma classe jusqu’à la fin de ma carrière.
On a qu’une vie. Rien ne m’oblige à rester fonctionnaire toute ma vie…

Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir praticienne en psychopédagogie positive et qu’y faites-vous ?
Cela faisait longtemps que je voulais faire autre chose et pourtant j’aimais ce que je faisais. J’ai  choisi un métier qui me permettait d’être toujours en contact avec les enfants mais aussi avec des parents; L’ouverture aux adolescents m’a aussi motivée.

Je me suis formée à la psychopédagogie positive durant le mois de juillet 2018. J’ai choisi cette formation car elle prend en compte la personne dans son intégralité, les émotions, les apprentissages et la gestion de son corps. Mais depuis j’ai poursuivi ma formation en me spécialisant vers la pédagogie. D’ailleurs je dis à mes clients je suis plus pédagogue que psy… mais cela m’a permis par exemple de lever un problème de harcèlement. Je me spécialise en gestion mentale pour permettre à mes élèves de découvrir comment ils font pour apprendre et leur apporter d’autres façons de faire.

Je reçois en individuel, ou en groupe d’adolescents. J’interviens aussi en collège. Après un an, je ne gagne pas encore ma vie, heureusement qu’il y a eu l’IDV. Ce genre de métier ne permet pas d’avoir un plein temps car on travaille après l’école et juillet et août  sont vraiment creux… C’est pourquoi, je continue à me former car je voudrais ouvrir mes compétences à la formation.

En quoi ce métier peut-être une évolution professionnelle intéressante pour un professeur ? Quelles compétences, développées dans l’enseignement, vous ont servi pour y réussir ?
C’est pour moi une très bonne évolution du métier de professeur car si on aime la pédagogie c’est passionnant de chercher comment accompagner des jeunes dans leurs apprentissages, c’est un contact privilégié avec l’élève. Et l’expérience de l’enseignement en classe est pour moi primordial.

Compétences qui m’ont servies : connaissance des programmes du primaire, connaissance du système éducatif, gérer un groupe d’élèves, Expériences de tous les troubles des apprentissages, Parler devant un public.

Quels conseils donneriez-vous à un professeur qui souhaite changer de métier en quittant les élèves ?
Se former avant de partir de l’EN, si nécessaire sur son temps libre et pour cela utiliser ses droits à la formation avant de partir. Faire un bilan de compétences; Avoir un peu de trésorerie si on veut se mettre à son compte.