Comment être un bon parent sans le mode d’emploi de votre enfant ? Comment lui offrir un cadre sécurisant pour qu’il s’épanouisse ? Comment exercer son autorité avec bienveillance ? Comment l’aider dans son parcours scolaire, s’il rencontre des difficultés ou que l’heure des devoirs devient un enfer ?

Le métier de parent est un métier auquel aucune école ne vous prépare. On vous livre ici quelques pistes extraites du tout nouveau livre d’Isabelle Pailleau « J’élève mon enfant du mieux que je peux…et c’est déjà bien » (Eyrolles éditions). Un guide pour vous accompagner dans votre rôle de parent.

 

Troquer le « être les meilleurs » par « faire de son mieux »

Nous voulons tous être les meilleurs parents pour nos enfants, les aimer suffisamment, les protéger et les chérir jusqu’à plus soif. Mais ce ne sera pas tous les jours possible. Comme il n’existe pas de loi universelle de la bonne éducation parentale ou du bon amour, il est important de se raccrocher aux besoins de notre enfant : de la sécurité, des encouragements et quelqu’un de confiance pour l’accompagner dans ses expériences.

 

Soyez sûrs d’une chose ! Votre enfant ne vous en voudra pas de ne pas être « les meilleurs ». Un enfant recherche une seule et unique chose : votre amour. Il vous trouve géniaux (pour le moment) et, surtout, il vous aime inconditionnellement.

 

 

Les laisser faire leurs expériences

Donald Winnicott, pédiatre et psychanalyste anglais de renom, a théorisé la notion de « mère suffisamment bonne », de « parents suffisamment bons ». Cela signifie que nous allons laisser nos enfants vivre l’inconfort

de certaines sensations et émotions : être en colère, avoir peur, ne pas obtenir tout de suite ce qu’ils désirent.

Winnicott explique que, si je réponds trop vite à mon enfant afin de lui épargner cet inconfort, je le prive de l’expérience nécessaire qui l’aidera, plus tard, à affronter toutes les autres expériences de sa vie.

Si, au contraire, je l’aide à y faire face et le soutiens, sans vouloir anesthésier immédiatement ses sensations inconfortables, alors je suis « suffisamment bon » pour mon enfant et je sais que j’œuvre pour son développement futur.

 

 

Parce que c’est notre projet !

Avant tout, il est essentiel de construire une intention parentale solide. Que voulons-nous pour notre enfant ? Notre envie de couple d’avoir un enfant ne sous-entend pas que nous ayons, tous les deux, les mêmes attentes pour l’enfant à venir. Il vaut mieux en avoir parlé avant. Par exemple, le respect de la politesse sera essentiel, voire obsessionnel pour l’un des deux parents, là où l’autre n’en fera pas un cheval de bataille.

Dessinons donc les contours des enjeux éducatifs importants que nous voulons voir advenir a minima.

Partant de là, si notre chemin éducatif est pavé de respect, de cohérence, de constance et d’alignement, nous avons toutes les chances de réussir à atteindre notre objectif éducatif. Attention, nous ne sommes pas des

surhommes/surfemmes, et notre cohérence comme notre alignement vont en prendre un coup de temps en temps. Et c’est OK ! Respectons aussi le fait que nous sommes, nous-mêmes, en apprentissage.

 

 

Faire ami ami avec ses émotions 

Il est intéressant de mettre en place quelques stratégies d’adaptation simples qui permettent de mieux apprivoiser les émotions qui nous traversent et de trouver un équilibre juste entre trop retenir ou trop extérioriser une émotion. Voici trois axes possibles :

1.Respirer et ressentir les sensations corporelles.

2.Identifier les moments, les mots, les actes, tous les stimuli qui activent votre émotion, afin d’en trouver la racine.

3.Renforcer l’estime de soi et stopper l’autodénigrement, la dévalorisation et la culpabilité.

N’oublions pas que l’enfant apprend par mimétisme.

 

 

Ne pas s’oublier

Votre enfant a besoin de parents qui vont bien.

N’attendez pas que tout soit parfait pour vous donner le temps d’aller boire un café avec des amis, d’aller au ciné, de marcher, de courir ou d’aller vous faire masser… S’occuper de soi est une priorité non négociable, à double effet Kiss Cool : vous vous faites du bien et vous revenez à la maison en forme et de bonne humeur.

Il est essentiel de s’accorder des pauses et d’arrêter avec l’abnégation parentale.

Vous n’en serez pas moins une mère/un père formidable.

Comment ? Très simple… voici une petite liste à mettre en oeuvre sans culpabilité, en coupant le bouton « objections » de votre cerveau qui vous dit : « C’est pas possible ! », « Je peux pas », « C’est compliqué », etc. :

  • prévoir des jours « OFF » dans le planning ;
  • déjeuner avec des amis ;
  • faire des activités rien que pour vous ;
  • passer la main le week-end si vous êtes d’astreinte toute la semaine ;
  • prendre soin de soi pour prendre soin des autres.

 

 

Si on résume, faire du mieux que je peux, c’est…

=> Dire les choses simplement avec le coeur.

=> Éviter de surinterpréter ou de se projeter de manière anxieuse.

=> Rester branché∙e à l’amour qui vous a permis de fabriquer votre petit.

=> Prendre soin de soi pour mieux prendre soin des autres.

 

Extraits du livre d’Isabelle Pailleau « J’élève mon enfant du mieux que je peux…et c’est déjà bien » aux éditions Eyrolles.