Si comme nous, vous affrontez ces quelques semaines avec une impression de « déjà vouuu », il va malgré tout falloir tenter de se réinventer pour trouver un peu d’énergie. Seul(e) ou en famille, on essaye de mettre des mots sur ce qui nous angoisse mais aussi de mettre le doigt sur nos déclencheurs de bien-être. On vous livre quelques propositions par ici :

 

  1. On en parle !

Comment désamorcer les sujets épineux du moment avec les plus petits ? Là est toute la question !

« L’enfant a surtout besoin de se sentir compris, protégé et rassuré. Les plus petits qui n’ont pas les capacités d’exprimer les choses, seront parfois plus impactés par les émotions de leurs parents vis à vis de la situation que par la situation en elle-même. Les plus grands auront besoin d’échanger avec leur entourage sur la situation » nous explique Lise Anhoury, psychologue.

Vos enfants auront sûrement des questionnements, ou rejoueront peut-être dans leurs jeux des scènes qui reprennent le contexte actuel :

« Je vais sauver les gens, avec les hôpitaux, je vais chercher mon masque« , Oscar 3 ans et demi

 

Reprendre ces éléments avec eux est primordial, et ce en fonction de leur âge bien sûr : Qu’est-ce que tu as compris de la situation ? Est-ce que tu sais pourquoi ton maître(sse) porte un masque ? Pourquoi on te dit de te laver les mains ?

Laissez l’enfant donner ses réponses et apportez un complément quand cela est nécessaire.

Si votre enfant n’en parle pas de lui-même, voyez si vous le sentez anxieux par rapport à cette situation, si c’est le cas abordez le sujet avec lui pour qu’il puisse en dire quelque chose.

N’oublions pas non plus que les enfants ont une très grande capacité d’adaptation, bien meilleure que celle des adultes et c’est tant mieux !

 

  1. Un petit coup de Vittoz pour une mise à distance.

Cet exercice est très utile pour se libérer d’un état émotionnel inconfortable. Lorsque le cerveau donne une forme à une émotion (lorsque, délibérément, nous l’associons à un souvenir, à un objet, à une personne, etc.), nous pouvons modifier et diminuer son intensité en mettant à distance l’objet (le mot, la personne, la forme) auquel elle est associée.

En un mot, résumez la cause de votre émotion négative. En cette période de confinement, on peut par exemple la formaliser par le masque.  Sur votre écran mental, écrivez le mot Masque. Même si vous n’êtes pas visuel, imaginez et gardez en tête les lettres de ce nom. Laissez venir l’émotion négative associée au mot. Et maintenant, effacez la dernière lettre du mot. Il reste donc Masqu, et laissez venir l’émotion qui vient avec le mot amputé. Puis enlevez encore la dernière lettre. Il reste Masq, et laissez à nouveau venir l’émotion. Vous allez vous apercevoir que votre émotion change au fur et à mesure. Vous aurez même peut-être envie de rire, qui sait ? Continuez, jusqu’à faire disparaître le mot. Vous voilà soulagé(e)s de la charge émotionnelle induite par ce confinement.

 

  1. Accepter un autre rapport au temps

Enfant, ado, adulte, on s’offre un petit cours de méditation pour vivre pleinement le présent – même s’il consiste à rester entre 4 murs (allez 7) pendant au moins quatre semaines.

Proposez à votre ado de télécharger des applications (ça sonne toujours bien) de méditation comme Petit Bambou, Mind ou Headspace. Il sera sans doute plus à l’aise avec l’aspect numérique de cette pratique qu’il pourra utiliser en toute autonomie, comme il aime !

Et comme le dit si bien Alexandre Jollien dans son dernier livre, « À nous la liberté », la méditation est source d’action et de vie même quand tout s’assombrit. 

 

4. Transformer son stress en défi

Dans la revue du projet Santé Corps Esprit de Xavier Bazin, le journaliste scientifique traite de la gestion du stress sous un nouvel angle.

Certes peu réjouissante, mais une expérience scientifique a été menée auprès de mères dont l’un des enfants est atteint d’une maladie chronique. Des chercheurs ont mesuré les télomères (un morceau d’ADN à l’extrémité des chromosomes) de ces femmes, un marqueur qui révèle leur âge biologique réel. Quotidiennement sujettes au stress, ces mères avaient en général des télomères plus courts, donc plus de risques de voir leur vie écourtée ou de développer une maladie chronique.

Mais pour certaines femmes, les télomères étaient restés longs !

En approfondissant leur étude, les chercheurs ont découvert la raison de cette singularité : ces mères traduisaient leur stress comme un défi, alors que les autres le subissaient. Il en est ressorti que ce n’était donc pas l’événement en lui-même qui détermine le niveau de stress, mais la manière dont on le perçoit.

Alors même si on ne peut pas comparer les événements que nous subissons aujourd’hui au drame de ces mères, il est intéressant d’imaginer cette période que nous traversons plus comme un défi que nous devons relever.

 

  1. Se mettre en projet

Continuer à avoir des projets c’est la clé. Envie de se lancer dans une nouvelle activité, apprendre le macramé ou le bilboquet… C’est le moment d’en profiter. Rien de tel que de se fixer un cap pour tenir dans la tempête. Et un cap qu’on aime c’est encore mieux. Savoir jouer un nouveau morceau de piano en 4 semaines, apprendre à faire la meilleure tarte au citron du monde en 4 semaines …. Et si c’était le moment de réaliser un projet ensemble ? S’inscrire dans un collectif, choisir une cause et s’y engager.

Embarquez votre ado dans cette aventure et donnez-lui envie de contribuer au monde avec vous !

 

  1. On se met en mouvement

Notre cerveau en a besoin. Notre santé mentale aussi. Faites le tour du pâté de maisons, allez faire les courses, mettez-vous à la marche suédoise …

Pour votre ado, c’est pareil ! Encouragez-le à utiliser à fond son heure de balade quotidienne (en plus du trajet qui le mène à l’école). Vous pouvez l’accompagner, la balade ensemble ça rapproche ! Si c’est possible, encouragez-le à aller à l’école à pied ou en vélo.

Pour s’amuser on peut même se créer un petit rituel défouloir en famille :

 

On prend une pose de pouvoir, la pose Wonder Woman par exemple : on lève le menton, on met ses mains sur ses hanches, on bombe le torse fièrement et on écarte les pieds….

On se répète au réveil une rengaine « fuck-it » :

« Je fais comme je peux. Ce n’est pas grave. Je fais comme je peux. Ce n’est pas grave. Je fais comme je peux ».

 

  1. Ne pas oublier que : « Cela aussi passera »

On vous laisse découvrir cette petite ode à l’impermanence :

Un roi était continuellement déchiré entre le bonheur et le découragement. La moindre petite chose le contrariait beaucoup ou provoquait chez lui une réaction vive et sa félicité se transformait vite en déception et désespoir. Il envoya quérir un sage qui vivait dans son royaume.

Lorsque le sage arriva à la cour, le roi lui dit : « Je voudrais être comme toi. Peux-tu me donner quelque chose qui m’apportera l’équilibre, la sérénité et la sagesse ?

Le vieux sage tendit au roi, un coffret en jade sculpté. Après avoir ouvert le coffret, le roi y trouva un simple anneau d’or. À l’intérieur de l’anneau, il y avait une inscription qui disait : « Cela aussi passera ».

« Portez cet anneau en tout temps, dit le sage. Quoi qu’il arrive, avant de qualifier les choses de bonnes ou de mauvaises, touchez l’anneau et lisez-en l’inscription. Ainsi vous serez toujours en paix. »

 

 

  1. Et on kiffe

Dire merci, dans une période qui ne nous fait pas de cadeau, ce n’est pas facile mais c’est pourtant décisif !

On rejoint les #kifsduvendredi. Le rituel proposé par Florence Servan Schreiber et son équipe qui nous remet les pieds dans une terre fertile pour nous donner de l’élan, de l’espoir, de la joie et des satisfactions malgré tout ce qui nous arrive !

Chaque vendredi, sur le compte de @3_kifsparjour un partage de ce qui fait sourire, plaisir, du bien bref, ce qui nous permet d’éprouver de la gratitude.

 

 

Ressources :

Mon p’tit cahier j’aime apprendre Jessica HOLLENDER et Stéphanie de Bournonville Solar éditions.

Agendabloc 2018 spécial Pedagogie Positive – Play Bac