Examens à la maison, couvre-feu, restrictions de leur vie sociale… Cette année n’a pas été tendre avec nos adolescent(e)s.

Résultat : ils manquent souvent de motivation face à cette dernière ligne droite avant les grandes vacances et sont découragé(e)s. Comment leur venir en aide, en leur laissant leur liberté tant revendiquée ?

Jessica Hollender, praticienne en psychopédagogie positive et autrice de La crise d’ado n’aura pas lieu, aux éditions Solar, nous guide !

 

 

Ques’aDo ?

On rêverait toutes et tous d’avoir près de nous un traducteur qui nous permettrait de comprendre plus facilement ce qui se trame dans la tête et dans le cœur de nos ados.

Ce que vous devez avant tout comprendre, comme nous l’explique justement Jessica Hollender, c’est que cette année écoulée les a littéralement ralentis alors qu’ils se trouvent dans une phase d’expérimentation sur laquelle ils se construisent « en temps normal ».

Concrètement ? Nos « ados du Covid » se sont fait couper leurs ailes ! Alors qu’ils devraient vivre à fond leurs expériences avec les risques qu’elles impliquent, ils ont été mis sous cloche. D’où cette démotivation généralisée.

 

 

« Je comprends ». Ne pas leur faire de reproche pour leur manque de motivation :

« Je n’arrive plus, je n’ai pas envie »…

Des phrases que vous avez dû entendre plusieurs fois et qui semblent encore plus nombreuses avec l’arrivée de la fin d’année, des périodes de révisions et des examens passés dans des conditions plus que particulières. Plus que jamais, nos ados sont en perte de repères et ils vont avoir besoin de nous pour relever ces défis.

La magie du « Je comprends » :

« Je comprends que tu sois démotivé(e) ».

« Je comprends que le cadre scolaire dans lequel tu évoluais n’existe plus, que tu as perdu tes repères ».

« Je comprends que tes amis te manquent »

« Je comprends que tu sois frustré(e) »

« Je comprends que tu n’aies pas envie ».

 

Ceci est une première étape pour vous permettre d’entamer le dialogue !

 

 

Le questionnner :

Attention, il n’est pas ici question de tomber dans un interrogatoire de police, l’idée étant simplement d’interroger votre enfant sur ses sentiments, ses émotions.

Comment tu te sens ? De quoi as-tu envie ? Comment puis-je t’aider ?

Vous serez étonné(e)s de découvrir à quel point ce jeune adulte a encore besoin de ses parents. Les adolescents cherchent à s’éloigner (ce qui est plutôt sain), mais ils ont aussi souvent besoin de nous.

Rappelez-lui que vous formez une équipe et que même s’il n’est pas question d’empiéter sur son territoire, vous êtes là, s’il (ou elle) en ressent le besoin.

Pour les examens, expliquez-lui que : « Quelle qu’en soit la forme, tu n’es pas seul, on en parlera, on se préparera ».

Les ados ont encore besoin de leurs parents. À vous de trouver la juste posture.

 

 

Poser un cadre ensemble :

Tous les adolescents ont besoin de l’aide de leurs parents pour relever les derniers défis de fin d’année.

Et en tant que parents, vous devrez les accompagner : les aider à faire un point le dimanche soir avant leur semaine par exemple ; faire un planning si besoin. Le parent est là, en appui, toujours.

Et d’autant plus pendant cette période d’examens si particulière, vous pouvez par exemple soutenir vos enfants en proposant un moment (rapide) d’échange sur leurs devoirs et travailler ainsi ensemble. Sans naturellement tomber dans l’intrusion, car on s’adresse à de jeunes adultes et non à des élèves de CP !

 

Repenser un cadre avec l’ado peut aussi consister à échanger sur une heure de coucher qui permette de ménager ses besoins vitaux, sans pour autant le priver de sa liberté.

« Naturellement, tu ne veux pas te coucher à 21h. Mais en tant que parent, je pense que cette heure-là c’est mieux pour toi ».

 

Créer un environnement propice :

Si les examens se passent dans des conditions un peu particulières, à la maison pour une majorité d’entre eux, il faudra rassurer vos ados en insistant justement sur cet environnement familier.

Proposez-lui de prendre la boisson qu’il aime (mais aussi de l’eau) ; ses stylos préférés, qui le rassurent.

Pourquoi même ne pas l’inviter à tenter de nouvelles expériences pour booster sa concentration ?! Comme la balle de Pilate®, vous savez ce gros ballon qu’on se glisse sous les fesses et qui remplace notre chaise : il permet de préserver l’équilibre corporel. Et grâce aux micro-mouvements que l’on fait pour garder l’équilibre, il permet de rester plus concentré. Le cerveau est en effet plus actif qu’en position statique.

 

 

Calmer ses angoisses :

Il existe naturellement différentes « typologies » d’ado : l’ado calme… trop calme. L’ado stressé… trop stressé.

Comprenons tout d’abord que ce débordement d’émotions est tout à fait normal à cet âge. Votre enfant est en phase de développement, de découverte, ne serait-ce que celle de son propre corps.

Identifier ces mouvements émotionnels, c’est déjà l’aider à les accepter.

 

Si votre enfant a tendance à paniquer avant et pendant les examens, Jessica Hollender nous invite à lui proposer des exercices de respiration, très utiles pour faire retomber la pression :

 

  • une « respiration d’urgence »

Pour faire baisser le rythme cardiaque de votre ado, proposez-lui d’inspirer quelques secondes (par exemple trois secondes) – de bloquer sa respiration – puis d’expirer sur un temps plus long (donc ici quatre secondes).

 

  • La visualisation : invitez-le à penser aux endroits qu’ils aiment et à se laisser porter pour éviter de partir sur des pensées parasites et des angoisses.

 

Cela lui permettra de calmer son cerveau et donc de faire baisser son angoisse également corporellement.

 

 

Montrer l’exemple, tout simplement !

Ah la rengaine classique, culpabilisante à souhait, nous direz-vous ! Oui et pourtant…

Si vous montrez à votre adolescent que vous avez confiance en l’avenir, que certes, ce manque de projection est psychologiquement fatiguant mais que vous ne doutez pas de vous en relever plus fort(e), il se laissera forcément sécuriser et gagner par cette vague d’optimisme et de confiance en l’avenir. Cela le rassurera ainsi pour ses projets à long terme mais aussi pour ses échéances à court terme.

Encore une fois, et comme l’explique si bien Jessica Hollender, « il faut trouver la juste posture ».

 

Ressources :

« La crise d’ado n’aura pas lieu » de Jessica Hollender, éditions Solar